dimanche 7 septembre 2014

"Patiperros, la trace d'un petit bus orange" de Julien Billet


En bref :

"Et si vous quittiez tout pour une nouvelle vie ?  Une vie sans lendemain, au jour le jour.  Sans montre, sans retour, se laissant seulement guider par les signes du destin..."

Ce livre est un magnifique récit de voyage qui nous fait part des expériences, des sentiments et des réflexions naissantes dans la tête d'un voyageur solitaire.  Lui qui a tenté ce dont beaucoup rêvent tout bas, est parti avec son vieux combi VW de 1976 sillonner les "routes" (enfin, si on peut dire), allant de la Patagonie à l'Alaska, vivant des situations parfois cocasses et finalement, se découvrit autant lui-même que les superbes pays qu'il parcouru.


Mon avis :

Je pourrai commencer par vous dire que l'écriture semble "nouvelle", sans expérience, que quelques fautes traînent par-ci par-là, que la ponctuation est parfois hyper saccadée bla bla bla...

Mais non.  La seule chose que j'ai envie de crier, c'est "Whaouw" !  Ce livre est tout simplement merveilleux.  Ce récit nous emporte sans crier gare, dès la première ligne.  Je me suis retrouvée, assise à coté de lui, vivant et riant, m'inquiétant ou simplement attendant avec impatience la prochaine étape.

Il nous livre avec une rare authenticité des témoignages troublants sur des cultures ou des pays tellement stéréotypés, ici en Europe.  Il nous parle avec une simplicité si évidente des magnifiques paysages observés (Argentine), de la chaleur inattendue des populations locales, comme en Colombie (ce n'est pas toujours le cas),  et de la vie du voyage, si rude et pourtant si douce.  Il prend aussi conscience de l'envers du décor en traversant ces pays vivant sous la dictature, devant défendre ses droits devant ces enfants soldats ou ces policiers souvent illettrés raquettant sans vergogne le voyageur démuni.

Il partage avec nous ses réflexions naissantes et inévitables dans ce contexte, sur le sens de notre vie finalement si standardisée et pas pour autant heureuse face à ces gens se contentant de vivre l'instant présent et la rencontre avec une facilité déconcertante.  Il nous explique pourquoi, comment il a décidé d'entreprendre ce voyage.

Bref, il m'a fait rêver.  Car au fond de nous, qui n'a jamais rêver d'aventure, de tout lâcher et de partir vivre au gré du vent et des rencontres ?  N'est-ce pas là, finalement, lors de ces moments, que l'on peut vraiment faire l'expérience de la félicité, du bonheur pur ?  Dans cette société où l'on se rend où l'on veut en quelques heures, où tout est accessible pour une poignée de dollars, nous rendons-nous vraiment compte de la vraie valeur des choses et de la beauté de notre petite terre ronde et de ses habitants ?  Là est toute ma réflexion.


Petite note :

Ce récit, l'auteur l'a édité sur fond propre, afin de financer son voyage.  Vous pouvez l'aider en achetant le livre au prix de 20 € sur son site 

http://www.patiperros.net/julien_billet_voyage_combi_vw_patagonie_alaska_-_patiperros_-_Accueil.html

(Le livre ne se trouve pas dans le commerce)

Vous y trouverez aussi les nombreux clichés prix durant son périple.

Et merci à l'aventurier, s'il me lit, que je ne connais pas, pour ce bon moment.

Extraits

Ouffff, lequel choisir ?

" Le voyage ne peut être monotone, à l'inverse de la sédentarité où tout est planifié et calculé, ne laissant que peu de temps à la spontanéité.  Prendre la route, c'est s’abandonner aux surprises et aux imprévus.  Les émotions, bonnes où mauvaises, sont toujours d'une plus forte intensité.  Comme la joie de la rencontre quand cela fait des jours que l'on est seul ou, au contraire, la tristesse de quitter les camarades que l'on s'est fait sachant pertinemment que pour la plupart d'entre-eux, c'est un adieux que l'on se dit"

" Un matin, après le petit déjeuner, Marcello vint me voir et m'ordonna de laisser tout en plan pour les accompagner.  Nous partions pour toute la journée. C'était une surprise.  Après une heure de barque à remonter la Red River, s'enfonçant dans la jungle, les rives se remplirent de Caïmans et la végétation se densifia.  La rivière se faisait de plus en plus étroite et au bout de trois heures, je commençait sérieusement à me poser des questions.  Après l'expérience du Jaguar, j'étais en droit à avoir quelques doutes au sujet de Marcello.  Où allions-nous ? La journée avançait à grand pas et il restait une heure de barque à faire.  La rivière n'était plus par moment, qui ruisseau où il fallait manœuvrer ou se baisser pour ne pas se prendre une branche en pleine face.  Finalement, après quatre heures de navigation, à la sortie d'un virage, la surprise se transforma en un incroyable spectacle de la nature.  Il y avait devant nous des milliers de ..."

 " Nous réalisions brusquement que tout s'était inversé, le rêve devenant notre vie et ce que nous fûmes, seulement un vieux souvenir fané."


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