mardi 1 avril 2014

"Muchachas" de Katerine Pancol

  

En bref :

C'est avec beaucoup de plaisir que nous retrouvons ici Hortense, Gary, Joséphine, Zoé et compagnie. Dès l'ouverture du roman, on se retrouve nez à nez avec ces personnages colorés, leurs déboires, leur petit bout de chemin... Mais ils ne font ici qu'effleurer l'histoire.

Ce n'est pas d'eux dont il est question, mais d'une femme, Stella.  De sa vie, de sa dignité, de son histoire où se mêlent malheur, bonheur et violence.  Stella est ferrailleuse, elle vit dans un petit village qui évolue sous l'autorité d'un homme, considéré comme un héro mais cachant bien des vices et infligeant de lourds déboires à qui il lui plaira.  Mais Stella, c'est une Femme, une dure à cuire, qui se battra corps et âme pour sauvegarder ces petits grains de bonheur qu'elle tient au creux de sa main...

Mon avis:

En ouvrant le roman, je n'ai pas de suite perçu le début d'une nouvelle trilogie, mais cela en est bien une.  Les crocodiles, tortues et écureuils ne sont ici que pour lancer l'histoire, faire un lien, et encore.  On s'en serait bien passé finalement. Pancol tient un sujet épineux, la violence familiale, la confrontation avec les idées reçues.  L'héroïne, seule contre tous, trouvera au fil des pages quelques alliés, présumant d'une suite bien mouvementée.

L'écriture est toujours aussi fraîche, colorée, pleine de vie et de sentiments.  Ce style, je l'aime, il me fait vibrer. C'est Beau, c'est Poétique.  Ça nous donne envie de garder ces phrases dans la tête toute au long de  la journée.  Informel, direct, chaque chapitre nous plonge dans une âme, une personnalité et nous évoluons à travers ses pensées et sentiments.

Maintenant, je suis un peu mitigée quant au thème choisi.  C'est sombre, difficile à lire, cru, ça fait mal.  Nous ne sommes plus dans des romances, histoires légères et enivrantes.   Mais ça touche, ces histoires de femmes, fortes, fonceuses contre vents et marrées.  J'ai aimé pour le style, moins pour le thème, mais j'attend la suite :-)


La suite (tomes 2 et 3):

Terrible !  J'ai dévoré ces livres, qui sont d'autant plus entraînant ici puisqu'ils se recentrent davantage sur nos anciens héros, principalement le beau Gary et Hortense la vaniteuse-qu-on-aime-quand-même.  Plus frais, moins lourds, aussi colorés... un RÉGAL ! :-) :-)


Extraits du tome 1 :

" La nuit, Joséphine se dit que le bonheur n'est pas une marchandise qu'on pose sur le comptoir, qu'on pèse et qu'on achète pour mieux le posséder, c'est un état d'esprit, une décision de l’âme.  le bonheur, c'est d'avoir les yeux grands ouverts et de le chercher partout.  Et elle à décidé d'être heureuse."

"Est-on toujours tourmentée quand on est amoureuse ? Amoureuse ? Il vaudrait mieux dire possédée envahie, décolorée, recolorée à ses couleurs à lui.  La quête d'un mot exact l'apaise.  Elle goûte sur ses lèvres la trace de leur dernier baiser et se rassure. On ne mime pas le désir, le désir d'un homme qui se pose sur une femme et la rend belle. De ce désir-là, elle se sent parée.  La façon qu'il a de refermer ses bras sur elle quand ils sont étendus dans le lit...  Il l'étreint, l'ajuste contre lui et tout semble simple. Un baiser et les questions s'effacent, gommées par une évidence qui s'impose, embrasse-moi, embrasse moi encore.  La volupté peut se révéler une science exacte, même si elle ne l'est que l'espace d'une heure, d'une nuit.  Il est des confidences que seuls les corps échangent.  Un accord secret signé d'une peau sur l'autre."

 "Elle fixe le ciel.  Cela commence toujours par le vent.  Le vent, de gros nuages noirs et blancs, la pluie.  La pluie du chagrin. Quand il pleuvait, elle avait peur, enfant.  Peur qu'il pousse la porte."

   " Il n'y a pas de remède à ce mystère de l'homme qu'on aime, et qui devient un étranger  justement parce qu'on l'aime, et qu'en l'aimant, on perd le pouvoir de raisonner, on se heurte à un mur douloureux qu'on ne peut briser"



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire